Druidisme, Art et Magie

Kernunnos apparaît, sans conteste, comme le plus ancien dieu européen, et peut-être indo-européen puisqu’il détient les mêmes qualités que le dieu hindou Rudra, forme primitive de Shiva. Il faut souligner que Rudra préexista à l’invasion indo-européenne (probablement aryenne), tout comme Kernunnos fut une divinité antérieure à la conquête celtique de l’Europe. Le nom de Rudra signifie « le rouge », également « le hurleur », terme qui fait écho au cri du dieu sylvestre Pan au cœur du monde hellénique, dieu s’apparentant à Kernunnos. Le mystère de Rudra constitue ce que Rudolf Otto nomme le mysterium tremendum ou « le facteur premier, qualitativement original, et irréductible, de la religion », « l’élément non rationnel dans l’idée du divin », ce qui correspond parfaitement à l’Ogo des Dogons. Rudra règne sur la nature sauvage, figure le maître des animaux, des génies et des fantômes (élémentaux et élémentaires). Les représentations des djinns (génies naturels) dans l’ancienne Perse les montrent souvent sous la forme d’animaux fantastiques, ressemblants à ceux apparaissant autour de Kernunnos sur la plaque d’argent du chaudron de Gundestrup.

Druidisme, Art et Magie

Cette figuration animalisée des génies se retrouve également en abondance dans l’art plastique des Thraces et des Scythes, qui accordaient une importance primordiale à la nature et ses énergies.

[…]

Kernunnos, Rudra Shiva et Ogo ont pour point commun d’illustrer les maîtres du sauvage et d’entretenir un rapport évident avec l’énergie, précisément celle nommée koundalini. La force de koundalini, éveillée, permet la manifestation des génies naturels, dont l’apparition constitue également une concordance indiscutable entre ces trois dieux qui semblent évoquer une même divinité sur divers continents de la planète. Lorsque la koundalini atteint le sommet énergétique, l’initié gagne alors l’extase suprême, phénomène révélateur de l’identité transcendantale de la divinité de la nature.